11 déc 2016

le changement, c’est comme ça

Il fallait bien que quelque chose change pour que tout puisse rester comme avant.

Fabrizio Corbera de Salina in Le Guépard — 1963


26 oct 2016

on s’vole tous les uns les autres

Mon père, c’était un voleur. Un p’tit voleur minable. Il réussissait jamais à garder un boulot alors il volait. Des stations services, des petits commerces. Rien de très ambitieux, tu vois. Un jour, il m’a pris entre quatre z’yeux et il m’a dit un truc qui m’a marqué. Il m’a dit : on s’vole tous les uns les autres. C’est comme ça que l’monde tourne. Tu penses peut-être que les gens ont exactement ce qu’ils méritent dans la vie ? Non. On les paye trop ou alors on les paye pas assez mais y’a forcément quelqu’un dans la chaîne qui finit pas se faire embobiner. Il m’a dit : j’suis un voleur, c’est vrai, mais j’me fais jamais coincer. C’est mon contrat avec la société on va dire. Si j’me fais attraper un jour, Ok, j’irai en taule mais sinon, c’est que c’est de l’argent mérité.

Mr Robot - Saison 1 - Episode 1


22 nov 2014

retraite chapeau

Il s’agit d’argent dont la charge pèsera sur l’entreprise longtemps après le départ d’une personne dont l’activité a souvent consisté à licencier des gens pour que la charge de leurs revenus cesse immédiatement de peser sur la dite entreprise. C’est donc un moyen de piquer de l’argent à des personnes pour se le reverser sous forme de rente. Chapeau la retraite !


14 nov 2012

muscu

Les lapins haltérophiles sont pour le développement du râble.


3 juin 2012

déco

Ils ont chez eux des toiles maîtres.
Nous, on a des toiles d’araignée.


6 mai 2012

l’âge du capitaine

partir à la renverse
traverser l’avenir
le futur nous transperce
nous attire

franchir le pont brûler les étapes
passer l’cap des alluvions
l’eau embarque nos souvenirs
et assure les transports de fond

à ce stade avancé je chavire
je regarde l’horizon
j’abandonne le navire
et mes illusions

longer les berges à contre-courant
s’isoler au fil de l’eau
prendre pour argent comptant
ses rêves et ses idéaux

sur le quai tranquille
un barge échoue au bistrot
pas intérêt, l’imbécile
à casser l’émoi de Coco

trouvez l’âge du capitaine
ajoutez la taille du pont
vous trouv’rez cette rengaine
bourrée d’allusions

partir à la renverse
traverser l’avenir
le futur bouleverse
nous déchire


5 déc 2011

chance

Une patte de lapin, ça porte bonheur ?
Demandez au lapin dont c’était la patte.


8 nov 2011

action, réaction

Ils se font appeler hommes d’actions mais ce ne sont que des hommes de réaction.


27 août 2011

l’albatros aux cheveux blancs

Du haut de mon vol plané
Contre vents et marées

Je suis l’albatros aux cheveux blancs
Je vois les vagues si loin maintenant
Je ne les vois plus
Je les vois bien
D’ici, l’eau est si loin

Comme si c’était hier, je me souviens
Quand je volais moins haut

Je voyais l’eau, pas la mer
Je glissais, rapide, dans les embruns
Le sel collait mes paupières
Je voulais monter haut

Jeune voilier volontaire
Ici, le vent porte ces souvenirs
Et je regarde l’horizon
Et les nuages d’altitude
Qui m’invitent à venir
Et me joindre à eux

Je suis l’albatros aux cheveux blancs
Et je m’élève vers la solitude
L’immensité de l’océan


17 juil 2011

formation

En matière professionnelle, il faut privilégier les parcours qui ouvrent des portes.

Serrurier, c’est bien.


15 avr 2011

midi

Onze heures et demie, c’est le début de la faim.


12 avr 2011

pragmatisme

Le pragmatisme est l’idéologie selon laquelle il faut se méfier des idéologies.


1 avr 2011

haute

Il y a des gens chez qui le mariage est un accélérateur de particule.


12 fév 2011

liberté, égalité, fraternité

Liberté, égalité, fraternité. Ces trois mots inscrits à la façade de nos mairies, pas toutes hélas, représentent nos idéaux.

Ils sont inscrits là pour que chaque jour nous fassions tout ce qui est nécessaire à leur développement, ici et partout.

C’est grandes idées ne sont toujours faciles à décliner au quotidien. Est-ce que telle ou telle action va dans le sens de la liberté ? De l’égalité ? De la fraternité ? Ou est-ce une action contraire ou différente ? Chacun de nos gestes devraient nous inviter à nous poser ces questions pour prendre des décisions conformes à nos idéaux.

Comment traduire ces trois concepts en objets concrets ?

À mon sens, parmi les meilleures déclinaisons tangibles des idées de liberté, égalité et fraternité, se trouvent l’éducation, la santé et la justice.

Il n’y a pas de liberté sans éducation, pas d’égalité sans santé et pas de fraternité sans justice.

Si liberté, égalité et fraternité comptent vraiment à nos yeux, nous devons tout faire pour que l’éducation, la santé et la justice soient nos principales préoccupations citoyennes, les destinataires privilégiés du fruit de nos impôts, pour commencer, en tant que biens les plus précieux de la collectivité et de l’individu.

À l’heure où justement ces trois domaines sont la cible des restrictions les plus sévères, on peut se demander si liberté, égalité et fraternité méritent encore d’être gravés sur nos édifices officiels.


28 mar 2009

sortie de route

Il fallait bien que ça tombe aujourd’hui. Après la nuit agitée qu’il avait passée, préoccupé par la journée qui s’annonçait, c’était vraiment pas le moment.

Ça venait le cueillir alors qu’il pensait être bientôt débarrassé de tout ça et qu’il venait de relâcher un peu son attention. Au moment où il abordait la sortie pour quitter la voie rapide, son auto avait eu un soubresaut, un hoquet. Insignifiant sur l’instant, le cafouillage s’était répété presque aussitôt, juste le temps qu’il faut pour se dire que ça n’est pas arrivé, et s’était transformé soudain en une succession de ratés suivie de l’arrêt du moteur. Il avait à peine eu le temps de mettre son clignotant et d’entamer une manœuvre pour se placer sur le bas-côté en roues libres. Deux cents mètres avant de prendre la sortie, les premières gouttes s’étaient mises à tomber ; il pleuvait fort maintenant alors que cette satanée voiture le plantait là, en pleine courbe. Quelle averse.

Son cerveau s’était mis à bouillir, le rendant incapable de la moindre réaction, de la moindre décision. Il y avait comme un voile entre sa conscience et son corps. Anesthésie générale. Il reprit pourtant ses esprits au bout de quelques instants, inspira un grand coup et ferma les yeux. Impossible de sortir sous cette pluie sans se retrouver trempé et rendre inutiles tous ces préparatifs. Dans un effort pour se comporter de façon rationnelle, il tenta de tourner la clef de contact : dix secondes de ce régime lui firent comprendre que l’entreprise était vaine. Au moins pour le moment. Il enrageait et se contenait.

Il détestait ces situations où l’heure d’un rendez-vous n’était pas encore arrivée mais que quoi qu’il fasse, il était déjà trop tard pour y être à temps. Ces moments où le destin semble imposer son existence. Et là, c’était pire encore : si la voiture voulait bien démarrer ou s’il pouvait appeler un taxi, il pouvait encore s’y rendre à l’heure. Alors qu’il se disait ça, il vérifiait sur l’écran de son portable, pourtant rechargé par précaution, mais les indications étaient claires : pas de réseau.

Il y avait bien la solution de sortir et faire du stop mais à la vitesse où les autos arrivaient dans cette bretelle sans visibilité, ça ressemblait surtout à un suicide. Il était donc prisonnier de ce véhicule immobile, incapable de faire quoi que ce soit qui puisse le sortir d’affaire. Il se sentait un roi pat, coincé au bord de l’échiquier.

Il tourna la clef encore une fois, actionna deux ou trois fois les essuies-glace pour constater que le paysage rincé par la pluie n’en valait même pas la peine.

Il serra le poing, arma son bras comme pour frapper mais se ravisa ; il n’allait pas en plus se blesser dans un geste de colère. L’enchaînement inéluctable des faits n’avait pas besoin d’une aide qu’il était bien décidé à lui refuser. En même temps, il savait bien que ce bras de fer avec le hasard n’avait aucun sens.

La pluie tombait de plus belle, comme pour lui signifier qu’il pouvait abandonner tout espoir. L’eau frappant les vitres, dégoulinant en un rideau translucide et la buée qui commençait à se former à l’intérieur finissaient de l’isoler dans cet habitacle. Il baissa les épaules, se cala sur l’appui-tête en se laissant aller en arrière et ferma les yeux quelques instants. Il respirait par la bouche, comme pour chercher dans son souffle une possible solution.

D’un mouvement de bras, il alluma l’autoradio et monta le volume mais le vacarme de la pluie sur le toit l’obligeait à faire un effort pénible pour comprendre ce que l’animatrice racontait. Du bout du doigt, il mit fin au monologue et referma les yeux.

Constatant qu’il n’avait pas d’issue immédiatement accessible, pas d’alternative valable, il s’abandonna alors. Peu à peu, il s’apaisait ; lui qui d’habitude contrôlait chaque instant de sa vie dans une effort permanent pour satisfaire des exigences dont il ne connaissait d’ailleurs même plus l’origine se retrouvait soudain dans une position d’impuissance qui le soulageait. Cette situation qu’il aurait appréhendée d’ordinaire plus que tout lui rendait en définitive service. Elle lui donnait un alibi, une excuse pour devenir passif, pour ne plus décider. Pour subir.

Les contraintes que lui imposait sa vie professionnelle avaient déteint sur sa vie personnelle et il avait fait siennes des habitudes qui, au fond, ne lui appartenaient pas vraiment. Dans un soucis de rendre supportable la soumission aux attentes de sa boîte, il s’était mis à croire à des préceptes obligés et à pratiquer l’exercice quotidien de l’auto-persuasion. À convaincre les autres chaque jour, il en arrivait à se convaincre lui-même et, par mimétisme avec ses paroles, sa pensée avait doucement glissé vers la croyance.

Le plus machiavélique, c’était qu’un subtil effet de surface venait anesthésier les ressorts profonds qui l’animaient autrefois ; il savait bien au fond de lui que tout ça n’était qu’apparence, illusion. Mais c’était tellement confortable.

Là, assis sur le siège trop droit, il ne pensait enfin à rien. Coincé derrière le volant, il se surprit à savourer cet instant de quiétude et de liberté obligées. Il ouvrit les yeux ; le ciel blanc agressait son regard. D’un mouvement, il baissa le pare-soleil et ouvrit la boîte-à-gants pour y rechercher n’importe quoi, un chewing gum, une friandise. Sa main tomba sur un paquet de cigarettes. Il ne s’attendait pas à le trouver là.

Il hésita d’abord puis du pouce il enfonça l’allume-cigare ; c’était le première fois que ce machin servait dans cette voiture. Depuis la naissance de leur fille, sa femme et lui n’avaient plus jamais fumé à l’intérieur. Etait-ce vraiment pour lui épargner des soucis de santé futurs ou pour se donner l’illusion de la responsabilité ? Il n’en savait fichtre rien. Ça faisait partie de ces choses évidentes qu’il ne remettait jamais en cause sans avoir pris le temps d’y réfléchir vraiment. Ces certitudes fragiles qui semblent rendre le monde concret.

Il tira une cigarette du paquet et abaissa un peu la vitre côté passager. Au travers de cet interstice, le bruit de la pluie devint plus clair, plus naturel et moins obsédant. L’air frais s’engouffra aussi et lui procura du bien-être. Il aurait dû y penser plus tôt. Dans un déclic, l’allume-cigare signala qu’il était prêt.

Il savoura les deux secondes où le tabac craque sous la chaleur intense du métal incandescent. Il sentait cette chaleur irradier son visage, un peu comme ces feux de camp qu’il partageait avec ses frères ou ses potes autrefois. Il se revoyait assis par terre, devant la tente ou sur un tronc d’arbre, mais il ne se souvenait plus de quoi ils pouvaient bien parler. Ça durait des heures, ils remettaient du bois, ils rigolaient. Bon sang, c’était hier à peine.

Il inspira une petite bouffée, les joues creusées. Le goût amer lui piquait un peu la langue. Machinalement, il déposa l’allume-cigare dans le cendrier tout en soufflant la fumée vers la vitre entrouverte. Il dégrafa sa ceinture de sécurité, dénoua sa cravate et déboutonna le col de sa chemise. D’une tape du doigt, il fit tomber la cendre qui atterrît à côté de sa cible. Une pichenette et il l’éparpilla après avoir changé la cigarette de main. Il tira un seconde bouffée, longue celle-là, mais le tabac lui montait déjà à la tête.

Il connaissait bien cette sensation désagréable de haut-le-cœur quand il fumait à nouveau après une longue période d’abstinence. En fait il prenait plus de plaisir dans la gestuelle qui accompagne la consommation de tabac que dans la griserie nauséeuse que procure la nicotine. Avant que les tempes ne le fassent souffrir et que son estomac ne le travaille, il baissa complètement la vitre et fit voler le long mégot d’un geste élégant du doigt. Il le vit disparaître, tourbillonnant, dans l’herbe du bas-côté. Il ne pleuvait plus.

Une larme au coin de l’œil à cause de la fumée, il remonta la manche de sa chemise pour regarder l’heure. Ils avaient commencé sans lui. Il regardait sa serviette inutile posée sur le tapis de sol, aux pieds du passager absent. Tout ce travail pour rien.


8 juil 2008

manouche

Manouche. Pour bien des gens, il traîne dans ce mot du respect et de la défiance. Non. Pas du respect. De l’envie peut-être. Ou alors un besoin de revanche. Parce que la liberté ne se conçoit chez l’honnête homme qu’au travers de son pays, sa patrie, sa terre. Comment être libre si on est de nulle part ? De la défiance pour ces hommes fiers et fidèles aux règles qu’ils ont eux-mêmes écrites. Encore qu’écrire, ils savent peut-être pas. De toute façon, ils ne vivent pas comme tout le monde. On les reconnaît bien avec leurs pieds nus et leurs mains sales. Et leurs gosses. Pareils. Pires. Souillons. Ce regard insolent. Voleurs. Me dites pas que le Vito, ils l’ont payé en rempaillant des chaises. T’as vu ce que ça coûte ? Quelle honte. Manouche. Manouches.

Non. L’honnête homme aime à se faire dépouiller par un être supérieur. Sur le parking de la direction s’alignent des Mercedes toutes neuves, gris métal, bleu marine, noir, la plupart payée par la boîte. En sortent des hommes habillés chic, cravatés, aux plis impeccables. Ils dirigent les opérations, décident des budgets, calculent le retour sur investissement et font consentir des efforts forcément nécessaires. L’honnête homme les envie. Au point de semer dans la tête de sa progéniture, mâle de préférence, l’idée que là se trouve l’essence de l’aboutissement. Forcément, c’est pas pour tout le monde. Il faut travailler. Et travailler dur. Se donner. Faire reconnaître sa valeur.

Manouche. Toi, on t’appelle voleur de poules. Parce qu’on ne sait pas très bien ce que tu voles au juste. On se doute bien. C’est évident, le nombre de cambriolages augmente quand tu es là, les statistiques sont formelles, je sais plus où j’ai lu ça. De viols aussi. Pour faire bonne mesure. Mais jamais tu ne te fais prendre. Bien trop malin. Et en plus, les flics ont peur de toi. Faut dire, à quelle frontière au juste on peut bien te reconduire ? Pas de papiers, pas de pays, t’es un vrai parasite. Si ça se trouve, t’as droit au RMI. Eh, faut bien la payer l’essence pour la Merco. Et ta roulotte, là. Ben tu t’emmerdes pas. Quand je pense que j’ai encore les traites du Scénic pour trois ans et que tu te pavanes avec ta smala dans ta charrette à trente plaques. Ça me fait mal.

Quoi que le Scénic, je vais peut-être le revendre avant la fin si j’ai un peu de rallonge.

Eh non. Maman voudra pas. Faut payer les études du grand. Il va pas finir traîne-savates quand même. Pourvu qu’il décroche son stage, bon dieu. Un bon stage dans une bonne boîte. Pour bien apprendre le monde de l’entreprise. C’est con qu’il foute rien, avec les possibilités qu’il a, il pourrait en faire, des trucs. Pas finir comme moi, au fond de mon atelier. Ou comme l’autre là, derrière son bureau et son ordinateur. Non mais t’imagines mon gars, là, qui arrive avec sa Mercedes, le gardien qui lui ouvre, et lui qui va garer sa caisse sur le parking là-haut, avec les autres ?

Manouche, j’en peux plus de te voir dans le champs de ce pauvre paysan avec tes parasols. J’en ai marre de voir tes volets fermés quand j’embauche et tes gosses courir dans la terre quand je sors du boulot. De voir ta femme en tongs ou en espadrilles avec ses dents en or gueuler jusqu’à l’autre bout du terrain. L’autre, là, avec sa cravate, il me mène la vie trop dure pour accepter que tu puisses te pavaner au soleil sans rien foutre de tes journées.

Vous me faites tous chier. Parce que je sais que même si j’échange mon Scénic contre une Mercedes, je ne serai jamais le maître du monde et que je ne serai jamais un homme libre.

Manouche. Je me dégoûte et c’est pour ça que je t’en veux.


18 mai 2008

le loyer

Elle voulait
Un loyer modéré
Un foyer, un mouflet
À choyer, à bercer

Elle voulait
Des p’tites mensualités
Beaucoup d’sensualité
Je crois qu’elle a trouvé

La vache, elle aime
Ce mec si même
Au vent il sème
Autant qu’ils s’aiment
Si parfois même
Il se met à rêver

Elle voulait
Des patins dans l’entrée
Des gadins, des baisers
Et des arrières-pensées

Elle voulait
Un tout petit loyer
Trois, qu’il lui en à fait
Elle avait qu’à s’méfier

La vache, elle aime
C’grand mec si crème
Un max, qui l’aime
Chez eux l’système
Ya qu’les oeufs qui sont carrém…
…ent brouillés

Elle voulait
Un loyer modéré
Un foyer, des mouflets
À kisser, à kiffer

Elle voulait
Des p’tites mensualités
Beaucoup d’sensualité
J’suis sûr qu’elle a trouvé

/…/

Elle voyait
Ses loyers augmenter
Grandir, s’multiplier
Quinze ans qu’ils sont maqués

Macache, elle aime
Son mec, quand même
Si sec, si crème
Si sexy même
Si parfois même
Il se met à douter

Elle voulait
Des p’tites mensualités
Et d’la sensualité
Je sais qu’elle a trouvé


3 août 1985

un animal

Un animal se promenait
Quelque part dans la nature
Sur sa tête vissé un béret
À ses pieds des chaussures

À son cou un grand col
À ses bras de belles manches
Il n’allait pas à l’école
Un éléphant en habits du dimanche

Un animal de promenait
Sur le bord de la piscine
De ce pas il alla se cacher
Seul tout nu dans la glycine

Une belle vint à passer
L’animal lui montra ses oreilles
Dans l’eau la belle elle est tombée
Un éléphant prend un bain de soleil